Il ne fait pas bon déclarer que plus personne ne lit le Monde. Laurent Obertone et le Cercle Bourguignon en ont fait les frais dernièrement. Après une introduction d’une grande élégance sur les prostituées de DSK par une journaliste de m. (c’est ainsi qu’elle se présente), l’article consacré à la conférence de Laurent Obertone autour de son nouveau livre « La France Interdite » va tenter de démontrer méthodiquement qu’il existe une bonne ambiance dans les milieux dits « de droite ». Cette découverte, que l’on imagine terrifiante pour les vieillissants apôtres du cool de Saint-Germain des Prés et pour qui la droite est… pas cool, est retranscrite parfaitement par la chroniqueuse du Monde qui saura néanmoins garder le sens des priorités puisqu’elle poussera la déontologie jusqu’à défendre la mémoire d’Aymeric Caron.
En effet, nous rions. Loin de la haine et de la violence que l’on prête au peuple de France « Old School » pour reprendre les termes de Michel Onfray, nous trouvons encore en nous assez de joie pour rire des énormités que professent ceux qui nous dirigent, médias comme politiques. Cependant, ce que l’on attend d’un journal, c’est qu’il informe et non qu’il nous livre les états d’âmes de ses rédacteurs. Le lecteur du quotidien « de référence » (nous aussi nous pouvons mettre des guillemets) était en droit d’attendre une réponse sur le fond aux déclarations de Laurent Obertone. Par exemple, l’immigration participe-t-elle à la richesse du pays ? Pour Laurent Obertone, chiffres et études à l’appui, la réponse est non. Pour le Monde, cela fait rire le public du Carlton. Concernant le lien entre immigration et baisse du QI moyen des Français, Laurent Obertone rappelle que les études universitaires récentes démontrent clairement que le QI est très majoritairement d’origine génétique. Le Monde, de son côté, ne croit pas bon de contre-argumenter sur ce qui va à l’encontre même de sa vision du monde. Une pudeur germanopratine que l’on peut tout à fait comprendre mais dont l’on ne saisit toujours pas la valeur d’un point de vue journalistique.
Où est le journaliste se demande-t-on. Physiquement, on se pose la question en tout cas, vu la description que nous fais la chroniqueuse de ses voisins pendant la conférence. Alors que celle-ci avoue voir dans la salle du Carlton des profils aussi divers que variés : « des jeunes et des vieux, en sweat-shirt ou en costume, crânes rasés (N.D.R. : elle voulait sans doute dire chauves) ou bien coiffés », la journaliste de « M » a eu pour voisins un extrémiste de la working-class pour qui seuls « les chômeurs et les rentiers ont le temps de lire. » et un autre qui soutient Trump (autant dire un nazi) tout en arborant le drapeau des États confédérés (ancienne nation nazie des USA dont provient l’électorat de Trump, justement).
Voilà à quoi semble se résumer le journalisme aujourd’hui. Un patchwork de citations que l’on balance sur l’air du « je dis ça, je dis rien » et appuyées de considérations zygomatiques. Et dans cet article, les rires des auditeurs du Cercle Bourguignon ne semblent avoir finalement qu’une seule finalité : masquer la terreur des journalistes du Monde. Cette terreur qui leur fait comprendre qu’il existe un monde où l’on ne sait pas qui est Aymeric Caron… et que ce monde sera peut-être également le leur demain. Une perspective qui, pour le coup et ils ont raison, nous fait un peu plus rire chaque jour.
Article du Monde :
https://www.lemonde.fr/m-actu-chroniques/article/2018/11/06/au-carlton-de-lille-un-franc-parler-de-souche_5379479_4573473.html?fbclid=IwAR0G4CCrTCSVJseirWCS3HwoSGDCZWj9_BKq1QWm5CcSsyz-OL4_dWGQHMM